Histoire du village

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Histoire du village

Histoire du village

Le premier nom connu de Malbuisson est « Chez les Mahoures » probablement déformation de « Chez les Maures ». Il semblerait en effet que les Sarrazins venus d’Espagne en 731 et 732, qui ravagèrent Pontarlier et incendièrent Besançon, se soient installés sur la rive Est du Lac et même dans une grande partie du Haut-Doubs car les traditions ont conservé en plusieurs lieux le nom des envahisseurs : Le pont des Sarrazins dans la partie nord du lac, la route sarrazine des hôpitaux aux Fourgs, le camps Sarrazin près des anciennes tourbières de Pontarlier, la grotte sarrazine près de la source du Lison, etc… L’histoire de Malbuisson et des villages riverais est intimement lié au lac.

 

Au VI ème siècle, vivait dans l’abbaye de Condat (Plus tard abbaye de Saint Claude) un saint moine Pontius, en Français Poncet ou Point. Avec quelques compagnons, il quitta l’illustre monastère du Jura pour  aller fonder d’autres établissements pieux et s’enfonçant dans la vallée sauvage entre Risoux et Noirmont, il se fixa sur la rive gauche du lac de Cuarnens, devenu ensuite le Lac de Joux. Il se distingua par tant de vertus, de tel « miracle » que durant des siècles cet endroit fut appelé le lieu de l’Ermite Poncet, puis plus simplement le lieu Poncet et aujourd’hui Le Lieu. Quelques reliques de Saint Point (ou Poncet) furent transportées au XII ème siècle sur les bord du lac de  Damvauthier, lorsque les religieux de l’Abbaye de Romain Mouthier (Romainmothier Suisse) y établirent un prieuré.

 

Alors que les moines de Mont Sainte Marie (Détruite à la Révolution) défrichaient les terres bordières de l’extrémité amont du lac, ceux du Prieuré de Saint Point en faisaient de même sur les parties moyennes et aval et créaient des « granges », embryons des localités de Chaudron, Montperreux, Malbuisson, les Grangettes, les Granges Tavernier, etc… Les rives du lac souffrirent alors des épidémies mais surtout des guerres au temps de la ligue des hauts Barons du Comté de Bourgogne contre le Roi de France à la fin du XIIIème siècle. Jusqu’à la fin duXV ème siècle, toutes les localités ne formèrent qu’une paroisse (celle de Saint-Point). C’est là que se célébraient pour tous les riverains du lac les offices religieux, et c’est autour du Prieuré qu’étaient enterrés tous les morts. Une foi profond réunissait tout le monde en l’église du Prieuré et resserrait les liens d’unité entre tous les habitants de la « Quommenauté dou lay » (Communauté du lac). Cet unité leur permit de lutter efficacement et de trancher les différends les opposant à l’Abbaye du Mont Sainte marie à propos des pâturages que les uns et les autres revendiquaient particulièrement du côté de la Fuvelle. Par ailleurs tous les villages des bords du lac faisaient partie du « Baroichage » de Pontarlier, ville libre, à laquelle étaient liées une vingtaine de villages – véritable petite république de montagne – dont les habitants jouissaient des mêmes droits et étaient associés aux mêmes charges. En temps de guerre, les ruraux pouvaient se réfugier avec leur troupeaux et autres biens à l’abri des remparts de la ville. A parir du XVI ème siècle, chaque village de la communauté du lac aspira, pour sa commodité, à avoir sa chapelle qui deviendra église. Montperreux, Chaon, Chaudron bâtissent le leur en 1508, Malbuisson et le Vézenay en 1618, les Grangettes en 1636. C’est à la fin du XVIème siècle que, le quartier du lac n’existant plus, Saint- Point forma une communauté indépendante et que le nom de Damvauthier s’éteignit doucement. La Franche-Comté conquise (1668 puis 1678) et annexée par la France, le baroichage fut dissous par les actes royaux en 1692. le lac restait le dernier élément communautaire entre les villages riverains.

 

L’état devint propriétaire du lac en 1836. Au XIXème siècle, la vie des riverains du lac fur sans histoire. L’élevage et la culture , en particulier de l’absinthe, constituaient l’essentiel de leurs activités. Le lac restait pour eux un vaste vivier naturel et ils tiraient de la pêche une partie de leur subsistance. Au début de ce siècle, sur l’initiative du banquier Schlumberger, propriétaire à Malbuisson, qui trouvait lassant le trajet Pontarlier- Malbuisson en calèche, se crée la société du « Tacot » de Pontarlier à Mouthe, qui prendra par la suite l’extension côté Foncine et côté Besançon. La vulgarisation de la bicyclette favorise également les voyages vers le lac. Quelques parisiens s’avisèrent avant la première guerre de venir pêcher au lac ; ils trouvèrent à Malbuisson une dame Courvoisier, excellent cuisinière, puis plus tard Mr Magrin, teant un petit café restaurant à la place de l’hôtel du lac, juste à côté de la gare du tacot (actuel siège de l’office du tourisme). Ils furent tellement satisfaits qu’ils revinrent nombreux d’années en années, certains n’hésitant pas à faire construire des maisons de plaisances, par exemple sur la route du Fort. L’ère touristique et hôtelière commençait à Malbuisson.